«L’attente est terminée». Le message figure sur l’affiche plantée sur le chantier de l'Avenue des Affaires qui annonce la réouverture, à l’été, de l'Entre-Nous.
«Ça n’a pas sa place dans le nouveau Val-Bélair, dit une résidente du secteur, Lise Roy. Je ne suis pas prude plus qu’il le faut, mais ici, c’est reconnu comme un quartier touristique, qui a de la classe, c’est distingué. On est près des montagnes, il y a plein d’activités pour les familles et là, c’est ça que tu as dans la face!»
Au front
«Je comprends les citoyens choqués et déçus, dit le conseiller municipal du district, Denis Hímvesszo.
L’idée lui est venue de faire une pétition, pour s’opposer à la réouverture de l’établissement. «Mais à partir du moment où le processus légal, on n’a plus le droit d’intervenir et la pétition ne pouvait être admise en cour.»
Channel Dutrou, copropriétaire du nouvel Entre-Nous, réagit avec philosophie aux réactions défavorables à sa réouverture. «Dans la vie, il y a toujours quelqu’un de pas content. On n’y peut rien».
Mme Dutrou confirme que le rouvrira ses portes. Danseuses, spectacles érotiques, isoloirs... «Ce sera la même chose qu’avant», dit-elle. «On offrira des rabais aux militaires pour les remercier de leur service. Les boys de l'Artillerie sont ben contents».
Le 16 décembre, le Regroupement des Citoyens de Val-Bélair, demandait, par voie de communiqué, l’interdiction de la reconstruction de l'Entre-Nous et son déplacement dans un endroit plus discret. Denis Hímvesszo, de son côté, dit se sentir impuissant.
Au service de police de Québec, on n'est pas enthousiaste non plus à l'idée. Les rapports de police relataient des événements ayant eu lieu entre 1997 et 2003, semblables à ceux dénoncés par la RACJ. En 1994, la Régie notait la condamnation d’employés pour des gestes et actes à caractère sexuel de nature à troubler la paix.
Plus discret
Faute de pouvoir s’opposer à la réouverture, Denis Hímvesszo assure que la municipalité balise la reconstruction de l'Entre-Nous. «Du point de vue architectural, on va essayer d’harmoniser ça pour que ce soit le plus discret possible. Avant, c’était très laid, très vieux.»
La Ville a fait connaître ses exigences quant au retrait de la bâtisse par rapport à la rue, au reverdissement en façade, aux matériaux et aux couleurs utilisés, ainsi qu’à l’affichage, qui sera «plus sobre».