Suite aux nombreuses coupures en subventions gouvernementales et à la diminution significative des dons du public, l'AQRA (Association Québécoise des Refuges pour Animaux) a annoncé hier une série de mesures visant à réduire ses coûts et son personnel. Dans un premier temps, nous apprenions que la Ville de Laval sera la première touchée par ces sévères mesures d'attrition.
La survie à court terme de l'organisme étant en jeu, l'AQRA (district de Laval) a annoncé que dès le 6 juin, les animaux errants récupérés par les divers refuges sur le terrritoire lavallois seront euthanasiés sur-le-champ, permettant ainsi de diminuer les coûts d'hébergement des animaux et de réduire le personnel de façon significative.
Élise Marquette, porte-parole des refuges de Laval, résume ainsi la situation : "l'élimination graduelle des animaux errants sur notre territoire va, à court et moyen terme, nous permettre d'opérer dans le cadre budgétaire restreint dans lequel nous nous trouvons. Avec le temps, nous pourrons ainsi réaliser d'importantes économies en nourriture, en logistique, en personnel et en soins vétérinaires à mesure que la population d'animaux errants diminue. Ça nous permettra aussi de fonctionner avec des équipes réduites".
Questionnés sur cette annonce surprenante, de nombreux citoyens lavallois se sont montrés favorables à l'idée.
"Moi, j'ai pas de chien, j'ai pas de chat et j'en veux pas. J'veux encore moins ceux des autres! C'est une bonne chose que Laval nettoie les rues de toute cette vermine" a avoué l'un d'entre eux.
"C'est une bonne chose que Laval nous débarasse enfin de ces animaux" avouait un couple de jeunes propriétaires.
"À part venir faire leurs besoins sur mon terrain et déchirer mes sacs à vidanges, ces animaux-là ne servent à rien. Autant abréger leurs souffrances et nous débarasser de tous les problèmes qu'ils nous causent" répliquait une dame rencontrée au Centre Laval.
Divers organismes de protection des animaux sont montés aux barricades dès la conférence de presse terminée. Kevin Grondin, porte-parole de "Animaux sans frontières" a semblé résigné devant la volonté politique et les impératifs économiques qui forcent une telle décision : " l'AQRA n'a pas d'argent, ils font ce qu'ils peuvent! C'est le gouvernement qui ne fait pas sa juste part malheureusement. Et ce sont les animaux qui vont en payer le prix malheureusement".
On rappelle, en comparaison, que la Ville de Montréal collecte annuellement plus de 17000 animaux errants dont 80 sont des chats. La Ville de Montréal surveille d'un oeil attentif le projet lavallois et envisage poursuivre dans la même veine.