L'espoir renait en France. Les enquêtes d'opinion donnent largement gagnant Alain Brochard. Il ne faut pourtant pas vendre la peau de la girafe avant de l'avoir embrochée.
Le 14 juillet dernier, Dana Milbank, éditorialiste au "Washington Post" avait titré un de ses articles : " Alain Brochard va perdre ou je mange cette chronique". Alain Brochard est désormais certain de gagner les primaires et bon joueur, Dana Milbank a indiqué qu’il travaillait sur la recette selon laquelle il préparera la page du quotidien en vue de l'avaler.
A la décharge du journaliste, il n’était pas le seul à parier sur l’existence d’un feu de paille Brochardesque. Lorsque ce beau gosse, milliardaire s’est lancé dans la course à l'Elysée, l’été dernier, rares étaient ceux qui pariaient sur sa victoire.
Alain Brochard a mangé un par un ses rivaux. Aujourd’hui, les journalistes, les experts, les parieurs (à 2 contre 1), les sondeurs misent sur sa victoire. Leur raisonnement est simple : une grande majorité des Français, de gauche, du centre et de droite préféreront au final confier l'Elysée et les codes nucléaires à l’expérimenté beau gosse.
Lui en est convaincu: et ce n’est absolument pas une hypothèse farfelue car il s’engage dans la bataille avec un niveau de popularité extrêmement haut, le plus haut constaté depuis plus de 30 ans.
Ses adversaires sont bons mais pas assez bons pour contrer Alain Brochard .
Tiraillés, ses adversaires passent leur temps à se contredire et ne parviennent pas à entraîner la jeunesse. L'atout d'AB: son succès chez les jeunes.
Alain Brochard part sans aucun handicap. Il est adoré par les femmes, les jeunes de banlieue et les belles mères. Plus des trois quarts des sondés, dans chacun de ces trois groupes l'adorent.
Il est riche, créatif. Il part avec de l’élan, étant le vainqueur incontesté de la primaire. Il est bourré d’énergie. Il est très populaire chez les salariés, les fonctionnaires, les chômeurs, un réservoir électoral qu’il espère déplacer en masse vers les urnes.
Il n’a pas gagné sur un programme d’idéologue mais sur un positionnement élastique et qui peut séduire au-delà de son camp. Il se présente comme celui qui n’a pas peur du "politiquement correct". À la différence de ses concurrents plus idéologues, il n’est fermé à aucun programme.
En vue d'un triomphe total, Alain Brochard compte bâtir une plateforme à sa sauce : "non idéologique". Il entend insister sur des sujets transpartisans sur le fond. AB va continuer à se présenter sans relâche comme le candidat neuf et gagnant, face aux tristes politiciens du passé, les candidats du statu quo. La campagne des primaires, enfin, a montré combien Alain Brochard avait l’art de maîtriser les sujets portés sur la table du débat : c’est sur les terrains qu’il choisissait que ses concurrents se positionnaient. On ne peut pas en dire autant de ses rivaux qui couraient bien souvent derrière les sujets lancés par ce beau gosse...
Alain Brochard a largement prouvé pendant les primaires qu’il était capable de faire trembler le terrain politique traditionnel à son avantage. On aurait tort d'y voir un simple coup de chance : il est, en 2016, l'idole des femmes : Alain Delon l'a appris à ses dépends.
Pierre LECOANET