Fini la vente de tabac aux bénéficiaires de l'aide sociale au Québec

17-11-24 11:24:02
Fini la vente de tabac aux bénéficiaires de l'aide sociale au Québec




Saint-Jérôme - À partir du mois prochain, les bénéficiaires de l'aide sociale n'auront plus la possibilité d'acheter des produits du tabac. C'est du moins ce qu'a annoncé la ministre déléguée de la Santé publique, Francine Duvernay, lors d'une conférence de presse tenue hier devant le CLSC de Saint-Jérôme.

Les nouvelles dispositions de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme, adoptée en novembre dernier, seront modifiées afin de contrer la consommation de tabac dans cette tranche de la population. En effet, une nouvelle étude parue l'an dernier démontrait que 97 des bénéficiaires de l'aide sociale fument la cigarette. Depuis les vingt dernières années, aucune diminution de la consommation de tabac n'a été constatée parmi ces bénéficiaires, alors que la tendance est plutôt en baisse constante dans le reste de la population. Cette situation contribue à alourdir le système de santé de la province alors que c'est tous les citoyens qui, à travers leurs impôts, paient directement pour ces produits du tabac nocifs pour la santé.

La ministre déléguée est claire: la situation ne peut plus durer. Les bénéficiaires de l'aide sociale doivent apprendre à mieux investir l'argent qui leur est remis. Étant donné que les nombreuses campagnes de sensibilisation n'ont pas eu d'effet sur cette tranche de la population, le gouvernement n'a plus le choix de sévir. "Ces fumeurs au crochet de la société ont très peu d'éducation et ne réalisent pas à quel point ils sont irrationnels", affirme la ministre déléguée."Combien de fois nous voyons ces gens dépenser leur chèque en achetant des cigarettes au dépanneur? Le pire dans tout cela, c'est qu'ils ont souvent plusieurs enfants souffrant de problèmes de nutrition et qui doivent s'habiller dans les centres d'entraide. C'est inacceptable."

L'application de cette nouvelle loi reste cependant difficile à prévoir. La ministre déléguée n'écarte aucune possibilité: contraventions salées, travaux communautaires ou simplement la cessation de l'aide sociale aux contrevenants. Une nouvelle conférence de presse aura lieu demain avec plus de précisions.