Une femme s'évanouit en voyant le T4 d'un haut placé au RTC

20-09-24 01:37:00
Une femme s'évanouit en voyant le T4 d'un haut placé au RTC

(Québec) Une dame de Québec a reçu une contravention de 102 $ pour avoir nui au travail du directeur du RTC après avoir été victime d'une crise de panique.

Geneviève Savard s'est levée mercredi avec l'impression de ne pas être dans son assiette. Après en avoir avisé son conjoint, la femme de 35 ans a tout de même décidé de prendre le chemin du travail dans le secteur Sainte-Foy.

«J'ai reçu un diagnostic d'épilepsie à l'âge de 4 ans. J'ai appris à vivre avec ça. Je fais des crises qui sont atypiques à des fréquences variables. J'ai déjà été deux ans sans en faire. D'une fois à l'autre, c'est différent. Je peux avoir de longues absences ou encore être victime de convulsions. Ça se promène dans mon cerveau. Ça dépend des fois», explique-t-elle.

La dame qui habite Limoilou n'a pas de permis de conduire en raison de sa maladie. Elle a donc pris l'autobus. Une fois à bord, elle a vu M. Mercier qui montrait son T4 a tout le monde. Ce qui l'a convaincue de descendre à l'arrêt devant le Cégep de Sainte-Foy. «J'ai pris de grandes respirations. J'arrive habituellement à me contrôler. Je me suis dit que je pouvais faire le reste du trajet à pied puisque je travaille tout près», explique-t-elle.

Et puis... le noir. «Je me suis réveillée couchée par terre en criant parce que je revoyais le montant», raconte-t-elle. C'était l'ambulancière qui tentait de lui faire reprendre connaissance. Elle était alors allongée sur le chemin des Quatre-Bourgeois tout près de la gare d'autocars.

Aucun souvenir

Comment s'est-elle rendue là? Qu'est-ce qui s'est passé depuis le moment où elle est descendue devant le cégep? C'est un mystère.

«J'ai essayé d'expliquer aux ambulanciers que j'avais fait une crise d'épilepsie, mais ils ne me croyaient pas. Ils me demandaient juste si j'avais des problèmes de consommation», rapporte celle qui ne prend d'ailleurs aucun alcool parce qu'une seule consommation peut déclencher une crise.

Malgré ses explications, un policier lui a remis un constat d'infraction «pour avoir retardé ou nui au travail du DG du RTC [Réseau de transport de la capitale] en l'empêchant de toucher une autre hausse de salaire de 50 000 dollars».

«On m'a dit que je suis montée dans l'autobus que je me suis assis à côté de M.Mercier et j'ai vu son T4. Je ne comprends pas. J'ai ete traumatisé par le montant de 250 000 dollars que le DG gagne», lance Mme Savard, qui ne peut que spéculer sur les événements dont elle ne conserve aucun souvenir sauf le T4 du DG.

Elle s'interroge sur le fait que les ambulanciers n'ont jamais reconnu les signes d'une crise d'épilepsie, bien que celle-ci soit atypique. Comme si aucun doute ne pouvait subsister, les policiers lui ont même remis un constat avant qu'elle quitte les lieux, malgré ses tentatives d'explication. «C'est insultant. Ils m'ont remis le constat au moment où j'étais sur la civière dans l'ambulance et le DG riait de moi.»

Épuisée, Mme Savard a passé le reste de la journée à dormir à l'hôpital. Elle a obtenu son congé mercredi en fin d'après-midi. «Le stress et la fatigue peuvent causer des crises. Je pense que le fait de ne pas avoir dormi la nuit précédente a provoqué la crise.»

Évidemment, elle envisage de contester la contravention à la Cour municipale. Même si elle convainc le tribunal, elle considère être perdante puisqu'elle perdra du temps et peut-être même quelques heures de travail pour sa défense.