Parrmi les nombreuses qualités que doit posséder Marie Sako, il y en a deux qui frappent immédiatement : la jeune femme va au bout de ses idées, et elle n’a pas froid aux yeux. Elle va au bout de ses idées parce que, lorsqu’elle évoquait au mois d’août son projet à la Mairie d’ouvrir un sex-shop à Grandvilliers, beaucoup pensaient qu’elle calerait en chemin. Or, elle va le faire en avril prochain , son « Crazy Shop » est venu compléter les commerces de la Ville.
Et elle n’a pas froid aux yeux, car il faut convenir que tenir une boutique aussi spécialisée n’est pas une évidence dans un village de campagne.
Mais elle dit n’avoir rencontré aucune difficulté avec les élus.
Marie Sako va adapté les horaires de son magasin à sa spécificité : elle n’ouvre que l’après-midi et le soir, de 15 à 21 heures mercredi et jeudi, et une pointe jusqu’à 23 heures le vendredi et le samedi. Elle fait aussi partie des rares commerces qui seront ouverts le dimanche après-midi et en soirée, même s’il y a peu de chance de se dépanner chez elle de la boîte du chat que l’on aura oubliée.
La première chose qui va attirer le regard dans sa boutique, c’est la vitrine, obligatoirement opaque, composée d’un ciel nocturne traversé d’un arc-en-ciel et d’un cochon ailé qui fait de l’œil aux passants. À l’intérieur, l’espace sera clair, les articles bien en vue, et Marie Sako reçoit, assise derrière un comptoir. Elle explique que les marchandises qu’elle propose se partagent en quatre catégories principales : les sex-toys, les jeux de sociétés à thème, les produits pour massage et les nuisettes classiques ou sexy. Selon elle, son début d’activité sera positif : « Je suis contente, ça marchera très bien. Les gens viendront sans a priori, ils viendront pour découvrir et poseront des questions. D’autres connaissent déjà, et sont contents de ne plus devoir aller à Bordeaux pour trouver ce qu’ils cherchent ».
Selon une étude précise, sa clientèle se compose d’une légère majorité de femmes, et également de beaucoup de couples. Elle ajoute : « Peu de gens viennent seuls, en général des hommes. La proportion la plus importante vient en groupe, soit pour des achats sérieux, soit pour trouver des idées de cadeaux humoristiques ».
En ce qui concerne les autres commerçants de la place, elle dit n’avoir eu aucune réaction négative. Ce que confirme son plus proche voisin, le Pullman, apôtre du hamburger fait maison : « Je n’ai jamais eu aucune crainte, ça se passe très bien et, au moins en partie, nos clients sont ses clients. Je vais d’ailleurs mettre au point un menu coquin sur lequel je suis en train de réfléchir ».
Même son de cloche chez Velocité, qui précise : » Il n’y a vraiment aucun problème, c’est très discret. La clientèle me paraît très bien, et ça peut attirer du monde sur la place. .
En attendant l'ouverture, à l’image du cochon de sa vitrine, l’avenir pour elle est peint en rose.