Une nouvelle avancée majeure sera bientôt à mettre au crédit des drones, ces petits engins radiocommandés qui révolutionnent bon nombre de secteurs depuis une quinzaine d'années. Dès la prochaine échéance électorale, il sera en effet possible de voter sans quitter son domicile, en envoyant son "aéronef télépiloté sans personne à bord" (la désignation administrative de ces engins) remplir son devoir citoyen de façon totalement légale et recevable.
Bien sûr, pour que le vote puisse être comptabilisé, l'appareil devra répondre à un cahier des charges précis : il devra présenter un entraxe moteur de 40 cm maximum pour un poids ne dépassant pas 1,4 kg – soit les spécifications du DJI Phantom, le drone le plus répandu à l'heure actuelle – et être équipé d'une puce intégrant une carte électorale électronique signée numériquement. Un "e-bulletin de vote" correspondant au choix de l'électeur sera enregistré préalablement par connexion wifi de façon sécurisée. "Concernant le vol lui même, un plan de vol automatisé pourra être chargé dans l'appareil ou bien celui-ci pourra être piloté de façon manuelle avec retour vidéo sur tablette ou lunette FPV ("First Person View") pour combiner devoir et plaisir 2.0" nous précise Bertrand Debeuret, dirigeant de la société AIRbuzz chargée de la mise en place de l'expérimentation. "La sécurité a été notre préoccupation majeure et dans cette optique, nous avons prévu d'équiper les cours d'école accueillant des bureaux de vote de pads d'atterrissage avec circuits d'approche sécurisés à l'aide de grillages afin d'éviter tout incident malencontreux. Les électeurs volants devront par ailleurs être en possession d'un titre aéronautique, à l'image des professionnels du secteur, et afficher leur nom et coordonnées sur leur modèle."
Parmis les principaux candidats à l'élection, Emmanuel Macron s'est montré le plus enthousiaste en déclarant : "cette idée est tout bonnement géniale et c'est une fierté de voir notre pays démontrer son savoir-faire technologique avec cette première mondiale. Le vote par drone est En Marche !". A l'inverse, le candidat du parti Les Républicains François Fillon a jugé l'idée précoce, dangereuse et déloyale envers son électorat, il est vrai plus âgé et moins féru de gadgets électroniques.
Cette procédure révolutionnaire, testée dans 5 départements (le Rhône, l'Ain, l'Isère, la Loire et l'Ardèche) dès le premier tour de l'élection présidentielle le 23 avril prochain, a pour but de faciliter le vote des personnes isolées et de motiver les plus jeunes électeurs à participer au scrutin de façon ludique, alors que l'on attend un nouveau record d'abstention.