L'étonnante politique anti-immigration du Royaume de Suède

14-11-24 09:37:52
L'étonnante politique anti-immigration du Royaume de Suède

Alors que la crise des réfugiés fait toujours rage en Europe, le Royaume de Suède se trouve confronté à une immigration d'un genre nouveau. Et c'est une immigration que le pays nordique ne voit pas d'un très bon œil, à tel point qu'elle l'a conduit à mettre en place une politique préventive pour le moins surprenante.

La Suède n'a pourtant pas la réputation d'être une terre inhospitalière. En effet, le royaume se plaçait en 2015 au deuxième rang des pays ayant accepté le plus de demandes d'asile, certes loin derrière l'Allemagne (148 215 contre « seulement » 34 470) mais devant l'Italie, la France et le Royaume Uni.

Et c'est justement cette réputation qui lui vaut aujourd'hui d'être une destination prisée par nombre de ressortissants en provenance d'autres pays européens ou d'Amérique du Nord, tout simplement car ces migrants pensent qu'il fait bon vivre en Suède.

Et surtout, qu'on y vit mieux que chez eux.

« Nous ne pouvons pas vraiment communiquer de chiffres, car les statistiques sont encore imprécises, mais oui, c'est devenu un réel problème pour nos concitoyens et pour le royaume », nous confie Môle Lutefisk, en charge de la question au sein du BAR, le Bureau des Affaires Royales.

« Nous recevons continuellement des signalements et des plaintes. Les migrants croient avoir découvert un nouveau paradis, un pays de cocagne, et cherchent à être tout le temps contents et de bonne humeur. Mais surtout, ils voudraient que tout le monde soit comme eux. A les écouter, on n'aurait jamais aucune raison de se plaindre. Ils veulent imposer leur bonne humeur. Mais nous avons aussi nos problèmes, nous payons le plus d'impôts, il nous arrive de ne pas nous lever du bon pied, et parfois il pleut, comme partout ailleurs. Et ça, ce sont des choses que nos concitoyens revendiquent, le droit d'être insatisfaits, le droit de râler quand ça leur chante ! »



C'est une menace qui peut faire sourire, mais qui est prise très au sérieux par le gouvernement.

Sébaste Vivaneau, sociologue, anthropologue et spécialiste de la Suède, nous explique pourquoi. « Pendant plusieurs siècles, la Suède a vécu sa petite vie, à l'abri des regards extérieurs. Sa situation géographique, pour commencer, l'a préservée des contacts avec le reste du continent et elle a essentiellement échangé avec ses voisins directs, la Norvège, le Danemark, et dans une moindre mesure la Finlande.

C'est avec la Seconde Guerre mondiale que la Suède est arrivée sur la scène internationale, mais là encore, vu qu'elle n'a pas trop trop résisté, qu'elle n'a pas vraiment été envahie, qu'elle n'a pas vraiment été libérée, elle a finalement vécu le conflit d'une manière presque locale, si on peut dire.

C'est par la suite que les choses se sont gâtées, et tout a vraiment commencé avec l'article de David Brown (Article intitulé « Sin & Sweden » et publié en 1955 dans Time Magazine, qui est à l'origine du cliché des moeurs légères qu'on a longtemps associées au pays, NDLR). Ensuite vous connaissez l'histoire, il y a eu ABBA, il y a eu Absolut, il y eu Ikea et hop, voilà la Suède fournisseur de musique, d'alcool et d'étagères pour le reste du monde. Et en plus elle continue de gagner régulièrement à l'Eurovision.

Du coup, pour les autres pays, vivre en Suède c'est écouter Dancing Queen en buvant de la vodka, vautré dans son canapé Norsborg avec une housse Edum bleu fonçé, à côté d'un clône de Britt Ekland (ancienne James Bond girl, NDLR) en bikini.

En réalité, vivre en Suède ça n'est pas exactement comme ça, et les gens qui sont à la tête du pays aimeraient qu'on prenne le royaume un petit peu plus au sérieux. »

Dans les locaux du BAR, la version diffère un peu, comme nous l'explique posément Môle Lutefisk : « Le royaume n'a aucun problème avec son image. Ce qu'on veut, c'est simplement vivre tranquille et siroter notre vodka, confortablement installés dans notre Tidafors brun moyen, en écoutant Lisa Ekdahl en compagnie d'un clone de Maud Adams (ancienne James Bond girl, NDLR) en robe légère, sans qu'aucun bobo glutenophobe ne vienne nous rebattre les oreilles avec la douceur de vivre à Stockholm ou l'interdiction de la fessée ! Et d'ailleurs vous, les Français, vous êtes champions pour ça ! Ici, on n'a rien contre le fait d'accueillir de pauvres gens qui n'ont plus nulle part où vivre en sécurité. Mais vous ! Vous, vous fuyez vos émissions de télévision, vous fuyez vos hommes politiques après les avoir choisi ! C'est du délire ! Z'avez qu'à regarder ARTE, z'aviez qu'à voter Juppé ! Mais non, vous préférez débouler chez nous et réclamer Fifi Brindacier ! Mais laissez-nous télécharger Game of Thrones et Walking Dead comme tout le monde, zut à la fin ! »

Cet engouement particulier de la France pour la Suède est en effet confirmé par Sébaste Vivaneau : « C'est assez curieux, mais depuis plusieurs mois la Suède apparaît en creux comme un pays idyllique, au regard de ce qui se passe chez nous. Une pétition contre Super Nanny à la télé, un projet de loi contre les châtiments corporels, et on reparle de la loi contre les violences physiques de 1979. François Fillon mis en examen pour détournement de fonds publics, et on reparle de Mona Sahlin, qui a dû démissionner il y a 20 ans pour avoir acheté une barre chocolatée avec sa carte de crédit de fonction. Finalement, il n'y a que de l'Eurovision qu'on ne reparle jamais. A mon avis c'est parce qu'on ne gagne jamais. »



Face à cette « infestation », comme l'appelle Môle Lutefisk hors micro (mais c'est peut-être Google Translate qui ne marchait pas très bien), le BAR a lancé une série de mesures visant à, disons-le, ternir l'image du pays. Pour le rendre moins attirant aux yeux des candidats au déménagement.
Notre interlocuteur, maintenant calmé, refuse bien sûr de nous les détailler et se contente de caresser le chat blanc installé sur ses genoux en souriant d'un air menaçant.

Mais nous avons mené l'enquête par ailleurs et rassemblé des faits troublants.

Dans tous les magasins Ikea, le raccourci entre l'espace "Rangement et accessoires de bureau" et l'espace "Osier, plantes, pots et décoration" a été supprimé. Maintenant il va vraiment falloir traverser "Luminaires" puis "Décorations murales" pour arriver au "Libre service".

Il semblerait également que trois vis supplémentaires aient été ajoutées dans tous les colis d'étagères, pour semer le doute dans l'esprit des clients devant ces pièces non utilisées une fois le meuble monté.

Du côté de l'UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire), on rapporte de plus en plus de consultations suite à une dent cassée en mangeant un petit pain Krisprolls. Certains experts soupçonnent une modification de la recette pour les rendre plus durs, mais rien n'a pu être prouvé jusqu'à présent.

Sur le plan de l'éducation, des articles ont été publiés pour mettre en avant les « enfants rois » que la fameuse loi de 1979 aurait produits. Mais les forcenés qui luttent, en France notamment, contre ce qu'ils appellent les « violences éducatives ordinaires » sont trop obtus pour accorder le moindre crédit à tout ce qui contredit leur croisade.

Dommage collatéral, le documentaire de la jeune réalisatrice Marion Cuerq, « Si j'aurais su je serais né en Suède », a mystérieusement disparu des sites web où il était proposé gratuitement.

La version officielle fait état de personnes qui auraient finalement refusé d'apparaître à l'écran, alors qu'il se murmure que c'est en fait le royaume tout entier qui a refusé d'apparaître dans cette production, en vertu d'un interprétation un peu osée de l'article 7 du chapitre VIII de la Constitution de 1974 (http://mjp.univ-perp.fr/constit/se1974.htm8).

C'est cette même interprétation qui a permis aux juristes de la couronne de faire interdire jusqu'à l'utilisation du nom du pays dans la suite du documentaire en question, dont le tournage n'a bien sûr pas pu avoir lieu sur le sol suédois.

Pour mener à bien son projet, la réalisatrice à dû tourner les intérieurs dans le Småland du magasin Ikea de Thiais et a utilisé la technique d'incrustation sur fond vert pour simuler les extérieurs, ce qui aurait provoqué un dépassement de budget de plus de 30000 euros.

Dans le domaine sportif c'est la suspension de Zlatan Ibrahimovic qui fait débat. Ou plutôt le geste à l'origine de celle-ci, car de nombreux observateurs estiment que le coup de coude à l'encontre du défenseur de Bournemouth Tyrone Mings est très surprenant de la part de l'attaquant de Manchester United, qui n'est pas connu pour sa violence.
Napoléon Huchon, qui tient le troquet d'en-face, déclarait d'ailleurs hier matin que « Zlatan c'est pas son style, ça. Il a agi sur ordres, il est au service de la Majesté, comme Mister Bean. »

Enfin, le doute persiste quant à l'énigmatique déclaration du Président Donald Trump en février dernier, quand il a mentionné une attaque qui aurait eu lieu la veille en Suède :
« Regardez ce qui se passe en Allemagne, regardez ce qui s’est passé hier soir en Suède. La Suède, qui l’aurait cru ? La Suède. Ils ont accueilli beaucoup de réfugiés, et maintenant ils ont des problèmes comme ils ne l’auraient jamais pensé. »

Etait-ce une tentative avortée du BAR pour effrayer touristes et potentiels migrants ?

Ou bien était-ce encore une maladresse du président américain, qui a bien failli révéler au monde entier que le Royaume de Suède a déclaré la guerre à ces immigrés d'un genre nouveau ?







phl