Transformez votre smartphone en radar automatique
Après la privatisation des radars initiée par l'appel d'offre du ministère de l'intérieur le 8 janvier dernier, la libéralisation du marché de la verbalisation n'a pas tardé à donner des idées au secteur de l’économie connectée.
L'application Smartradar est une contribution inattendue de nos smartphones à la sécurité routière, alors qu’ils sont habituellement vilipendés pour le risque qu’ils peuvent représenter au volant. Les téléphones pourraient trouver avec cette application la voie de la rédemption en permettant à tout un chacun de constater une infraction à l’aide de son smartphone.
La technologie embarquée dans nos téléphones portables permet déjà en effet aisément d’analyser notre environnement et de détecter un véhicule, sa localisation et même estimer sa vitesse de façon assez précise. Ajouter la dessus l’algorithme de LAPI (Lecture Automatique de Plaque d’Immatriculation), et le PV peut être dressé sans même d’intervention du propriétaire du smartphone.
Pour les développeurs de l’application, « Smartradar (c) » permet de constater une infraction simple (excès de vitesse, feu rouge, ligne blanche, … ) avec son smartphone. L’application transmet automatiquement et anonymement des informations précises sur le véhicule en cause, sa vitesse et localisation etc. à l’aide d’une courte vidéo. « La protection des données personnelles de l’utilisateur est garantie ».
Après la privatisation des radars, l’überisation des Pvs ?
Le délégué interministériel à la sécurité routière a indiqué que le procédé faisait l’objet d’une expérimentation de un an, visant à la mise en œuvre préalable de la norme NF 35PE4E portant sur le niveau de prescription technique minimum nécessaire pour les téléphones portables habilités à constater les infractions.
Pour le collectif des piétons en colère, cette application autorise les citoyens excédés par les comportements de certains utilisateurs de la voirie à contribuer à l’amélioration de la sécurité routière.
Mais à la fédération des nids de poule, c'est la question de la libéralisation du marché des radars qui fait grincer des dents. En effet quid de la rétribution des utilisateurs ? "Les utilisateurs de l’application mettent à disposition des développeurs et en fin de compte , de l’Etat, de moyens technologiques privés qui génère un revenu dont ils ne perçoivent aucune part".
Au vu du succès exponentiel de l’application qui dépasse déjà les 350 000 téléchargements après 3 semaines de mise en service, la réponse à ces questions ne saurait tarder.
Colin Bar pour l’AFP