Ce jeudi 20 Mars, aux alentours de 20h50, une Audi s’arrête le long de l’avenue parisienne. Au niveau du 102, à proximité du magasin Mark & Spencer. Un homme descend de l’Audi, muni d’une arme de guerre, et fait feu sur un car de police stationné là. À l’intérieur et à l’extérieur du véhicule sérigraphié, des membres de la 32e compagnie d'intervention de la direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris (DOPC). Le conducteur du car, en train de manger au volant, est tué sur le coup d’une balle dans la tête.
L’assaillant prend alors pour cible d’autres membres des forces de l’ordre et en blesse deux, dont l'un grièvement. Une ressortissante étrangère est également légèrement blessée. Leurs collègues abattent l’assaillant. Dans la soirée, le parquet de Paris a saisi la section antiterroriste de la brigade criminelle ainsi que la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d'une enquête en flagrance. Une saisine qui privilégie l’hypothèse d’un attentat terroriste, au regard du mode opératoire, de l’absence de mobile et du contexte. « Les policiers ont été délibérément pris pour cible », a précisé lors d’un point presse Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l’intérieur.
Au même moment, avait lieu sur France2 et sur France Inter les interviews des candidats à l'élection présidentielle...
L'auteur des faits, Karim Cheurfi, 39 ans, connu des services de police depuis 2001 alors que, petit délinquant, il avait déjà tiré sur des policiers après avoir percuté accidentellement, au volant d'une voiture volée, le véhicule de deux agents en civil et tenté de s'enfuir en ouvrant le feu quand ils s'étaient identifiés. Arrêté, il avait alors dérobé l'arme d'un policier pendant sa garde à vue et tiré sur lui à cinq reprises, le touchant trois fois. Des faits qui lui ont valu d'être condamné à 20 ans de réclusion criminelle, ramenés à 15 en appel. Avec le jeu des remises de peine, il sera libéré au bout de 11 ans de prison.
C'est pendant ses 11 années de prison qu'il est approché par le Front National qui voit en Karim Cheurfi, une personne faible d'esprit et facile a manipuler, un moyen de servir leurs propos contre l'Islam. Un morceau de papier manuscrit évoquant un entretien avec Marine Le Pen et ses collaborateurs a été trouvé à côté de sa dépouille. Dans le coffre de son Audi, qu’il avait garée à côté du car de police sur lequel il allait faire feu, un fusil à pompe, deux couteaux de cuisine et un sécateur. Tout cela en supplétif. Le terroriste a utilisé une kalachnikov pour abattre de deux balles dans la tête un gardien de la paix en train de se restaurer dans son car et blesser deux autres policiers. Et, toujours au cas où, s’il n’avait pas trouvé de forces de l’ordre sur la plus célèbre avenue parisienne, Cheurfi avait noté l’adresse de la DGSI et d’un commissariat sur un autre morceau de papier retrouvé dans son véhicule. Quoi qu’il arrive, le terroriste voulait tuer un policier.
C'est grâce à un micro off sur le plateau de l'émission politique de France Télévision que le pot aux roses est découvert lors d'un échange verbal entre la candidate Marine Le Pen et le candidat François Fillon. En effet, grâce à cet enregistrement exclusif, les journalistes de France Télévision ont entendu distinctement le candidat Fillon dire à Marine Le Pen : "Mission accomplie, grâce à ça, nous revoilà sur le devant de la scène !"
Selon une source policière qui nous a transmis l'information, l'enregistrement à été transmis aux services compétents de la DGSI pour enquête.