Jean-Luc Mélenchon a rencontré Emmanuel Macron

13-11-24 08:13:42
Jean-Luc Mélenchon a rencontré Emmanuel Macron

Les deux candidats à la présidentielle, qui ne s'étaient jamais rencontrés, ont échangé plusieurs moments de connivence. Au point de surprendre certains commentateurs et d'attirer la suspicion dans le camp socialiste.

"Un casse-noix, il faut que ça serre des deux bords, Macron-Mélenchon. Et au milieu, ça fait de l'huile". Lors d'un meeting au Mans en janvier, Jean-Luc Mélenchon a eu cette phrase à propos du PS, qu'il décrivait pris en étau entre sa candidature et celle d'Emmanuel Macron, avant la primaire. Depuis le débat de lundi soir, les quelques moments d'échanges entre les deux candidats, qui ne s'étaient jamais confrontés jusqu'alors et occupaient des pupitres voisins, font jaser.

Le candidat de la France insoumise a par exemple soutenu celui d'En Marche! contre Marine Le Pen, qui l'attaquait sur la laïcité après l'avoir pris à partie en l'accusant d'être favorable au burkini. Contre la présidente du FN également, Emmanuel Macron s'est amusé de l'image de Jean-Luc Mélenchon sur les "épuisettes" de Marine Le Pen "avec des trous dedans" pour lutter contre l'immigration. Les deux hommes ont aussi évoqué l'idée de débattre tous les deux, en face-à-face, sur la santé. "Il y aura bien une émission qui sera d'accord", a lancé Jean-Luc Mélenchon, comme le rappelle L'Opinion, qui a vu dans ces échanges un "coup de foudre en direct".

"Ils se reconnaissent une démarche intellectuelle"

"On considère que l'adversaire de ce côté de l'échiquier politique, libéral, c'est Emmanuel Macron", explique-t-il, réfutant fermement l'idée d'un "axe" contre Hamon. "Nous on vise à aller au second tour", insiste Eric Coquerel, "il n'y a pas de raison de renforcer Macron. Le PS n'a pas besoin de nous pour jouer fragmenté", conclut-il.

Dans le camp d'Emmanuel Macron, on reconnaît une entente certaine entre les deux hommes. "Ils se reconnaissent mutuellement une qualité, ils sont à peu près d’accord sur rien, mais ils reconnaissent une démarche intellectuelle des deux côtés, une honnêteté intellectuelle et une forme de cohérence", a déclaré Benjamin Griveaux sur BFMTV ce jeudi soir. Mais le porte-parole d'En Marche l'assure, "il ne faut pas y voir autre chose".