Sarah Adam, une fille de 25 ans accro au porno

26-10-24 10:28:23
Sarah Adam, une fille de 25 ans accro au porno

Mon histoire avec le porno commence comme celle de beaucoup de femmes de ma génération. Je l’ai découvert à l’adolescence, tard le soir à la télévision.

C’était une pratique masturbatoire excitante. Comme je me projetais, j’avais l’impression inconsciente que les femmes à l’écran avaient envie de mon corps, avaient envie de moi.

Pour quelqu’un de plutôt timide avec les hommes, c’était génial !

Très progressivement, j’en suis venu à me masturber plusieurs fois par jour.

Je n'arrivais pas à m'arrêter

Cette perte de contrôle m’a peu à peu donné envie d’arrêter, mais je me suis aperçu que je n’y arrivais pas.

Je ne posais pas les mots de "dépendance" ou "d’addiction" sur mon comportement. Pourtant, je faisais des choses dont je n’avais pas envie. Cela a duré de nombreuses années. Lorsque j’ai eu une vie sexuelle active, rien n’a changé dans ma consommation de pornographie.

Il s’agit d’une constante chez tous les accros au porno : un/une addict au X peut avoir une relation sexuelle extrêmement épanouissante physiquement avec son/sa partenaire, puis, vingt minutes après, filer aux toilettes pour refaire son affaire seul devant sa tablette.

C’est la pulsion, le jeu des hormones. Il m’arrivait, moi aussi, de me relever la nuit pour calmer celles-ci.

Les premiers pas vers la sortie

J’ai fini par en parler à celle qui allait devenir ma femme. Non pas pour me décharger d’une culpabilité, mais par souci de transparence et comme un appel au secours.

Elle ne s’est pas sentie trompée car j’en étais toujours resté aux images et aux vidéos. Elle m’a écouté et nous avons cherché ensemble comment m’aider.

J’ai aussi évoqué le sujet avec deux bons amis qui m’ont compris et écouté sans jugements. Ce sont les seuls à qui j’ai parlé de ces pertes de contrôle lorsque j’étais accro.

3 étapes pour aller mieux

Ce qui m’a particulièrement aidé pour m’en sortir c’est :

1- rompre avec la solitude en en parlant à une personne de toute confiance,
2- un filtrage web avec intervention de cette personne pour le mot de passe,
3- une bonne hygiène de vie, ne pas m’ennuyer, éviter d’être fatigué et déprimé.

Le filtrage web (sur ordinateur et smartphone) était là pour me redonner la liberté de ne pas aller surfer sur du porno.

Pour le reste, il s’agit de savoir jouir des choses simples la vie : retrouver du plaisir fort ailleurs que dans les excès de la pornographie. J’ai aussi appris à distinguer mes désirs de mes fantasmes.

Et maintenant

Aujourd’hui, je ne consomme plus du tout de pornographie. Je m’en porte très bien ! J’ai repris le contrôle de mon regard et de mon entrejambe. Je me sens vraiment plus libre.

J’ai aussi rédigé une méthode de sevrage ("Avant j’étais accro au porno"). Mon objectif n’est pas de m’exhiber ou de vanter un modèle de vie, mais d’aider celles et ceux qui cherchent à arrêter un comportement lié au porno sans y parvenir et malgré leurs efforts.

Bref, j’ai écrit le livre que j’aurais voulu lire quand je n’arrivais pas à me dépêtrer des images pornographiques.