La virginité revêt généralement une très grande importance dans des religions, entre autres le catholicisme, où la virginité perpétuelle de Marie, la mère de Jésus de Nazareth, fait partie du dogme. Au cours de l'histoire humaine, surtout avant l'apparition des grandes religions - mais encore aujourd'hui dans les sociétés dites « primitives » comme chez les Incas12et autres cultures amérindiennes13, la virginité constituait généralement un signe d'impopularité : elle y était consacrée à une divinité et la jeune fille devait la perdre avant le mariage. À l'inverse, dans les cultures patriarcales antiques ou actuelles, surtout celles où la religion dominante associe le sexe hors mariage au péché, la virginité revêt une connotation très positive : elle est associée à la propreté14, à la pureté[réf. nécessaire], ou encore à la protection d'un groupe social ; ainsi, la déesse Athéna, dite Parthénos, c'est-à-dire "Vierge", protège les citoyens athéniens15. Dans ces cultures, la virginité est ainsi rattachée à la notion d'honneur : la non-virginité de la femme avant le mariage y est considérée comme un déshonneur pour la famille. Dans le Livre des bons usages en matière de mariage, extrait d’Ihya' `Ulum al-Din (Revivification des sciences de la foi) d'Al-Ghazâlî, ouvrage dont l'importance ne le cède guère qu'au Coran16, le théologien musulman explique pourquoi l'homme doit choisir pour femme une vierge, sans souci de réciprocité alors que le Coran recommande que les deux époux soient vierges17. Ce qui explique que l'acte sexuel hors mariage de la femme tombe sous le coup des péchés que l'islam prohibe sous le nom de zina, crime de fornication.
Dans les sociétés occidentales, ce type de considération tend à disparaître avec le changement des mœurs, telles que la libération de la femme et la libéralisation de la sexualité. L'idée de virginité avant le mariage revient cependant dans certains pays ayant une base culturelle ou religieuse, comme certains pays d'Afrique.
En Occident, lors de la cérémonie du mariage, les mariées portent une robe blanche et un voile blanc, considérés comme un symbole de virginité. Néanmoins, le port du blanc est un phénomène récent, les mariées portant auparavant une robe à leur goût et non spécifiquement blanche (par exemple, les femmes modestes n'avaient qu'une seule « robe du dimanche », souvent noire, qu'elles ne portaient que pour les fêtes). Porter du blanc n'est devenu une mode, puis une tradition, qu'au cours du xixe siècle. La fleur d'oranger, donnée comme symbole de virginité, est utilisée dès 1860 dans la confection de couronnes et de bouquets de mariée ainsi que pour le « bouquet de virginité » du mari porté au revers de son costume18. La licorne est également un symbole de virginité physique. Dans l'iconographie chrétienne, elle représente la Vierge fécondée par l'Esprit Saint. Dans les conceptions médiévales de l'amour courtois, la licorne est douée du mystérieux pouvoir de déceler l'impur19.
Une fois la virginité collectivement chargée de telle ou telle valeur, celle-ci est déplacée sur la personne vierge à l'occasion de certains usages ou relations. Ainsi, le droit de disposer de la virginité d'une femme peut avoir un prix et donc être monnayée comme un bien. Considéré comme la norme jusqu'au mariage, un prétendu test de virginité consistant en fait en une intrusion arbitraire profondément humiliante, souvent proche d'un viol, peut être réalisé pour intimider par l'exemple la population féminine d'un pays ou punir certaines femmes soupçonnées de comportement estimé non conforme aux mœurs. Par exemple, chez les geishas, la vente de ce premier accès est nommé le mizuage. De telles pratiques sont des souvenirs lointains dans les pays ayant connu la révolution sexuelle. Pourtant, en 2008, l'animateur de radio américain Howard Stern a lancé une annonce d'étudiante sous pseudonyme annonçant qu'elle mettait aux enchères pour financer ses études le droit de lui prendre sa virginité, précisant qu'elle était prête à subir un examen gynécologique pour prouver qu'elle était bien vierge, bien qu'ayant déjà pratiqué des préliminaires20. Dans certains pays[Lesquels ?], jusqu'au milieu du xxe siècle, si un homme n'épousait pas une femme dont il avait pris la virginité, la femme était autorisée à le poursuivre en justice et à réclamer dommages-intérêts, pratique du Kranzgeld21.
La progression des connaissances en génétique est sans doute aussi une des causes de la diminution de l'importance de la virginité : au début du xxe siècle, la théorie de l'imprégnation, ou « télégonie », selon laquelle la première expérience sexuelle pouvait avoir un effet sur la descendance, était encore très répandue. L'écrivain Victor Margueritte en fait mention dans son roman La Garçonne.