Entretien avec Laurent Alexandre : Il rêve d'immortalité mais s'ennuie le dimanche quand il pleut

15-11-24 10:31:07
Entretien avec Laurent Alexandre : Il rêve d'immortalité mais s'ennuie le dimanche quand il pleut

Le (fut)urologue, fondateur de Doctissimo, passionné d'IA et de lui-même, ambitionne d'abolir la mort. Mais devant nos micros, il reconnaît s'emmerder ferme les dimanches pluvieux. Interview :

"C'est vrai que je m'ennuie parfois. Je regarde en boucle mes propres conférences, mais je me surprends à être de moins en moins ébloui par mon génie. Mon laboratoire travaille sur des molécules de pertes de mémoire ciblées. L'objectif serait de pouvoir oublier la Grande Vadrouille et se le passer ne boucle pour passer le temps. Netflix est intéressé par l'idée. Devenir immortel serait l'aboutissement de l'humanité, mais bon, faut passer le temps après."

Le chroniqueur du Figaro continue :
"Des fois, avec mon pote Elon [Musk NDLR] on tue le temps en pondant des projets délirants. C'est moi qui lui ai soufflé l'idée d'envoyer sa caisse dans l'espace. Lui, voulait envoyer une reproduction en or de son pénis. Je lui en ai dissuadé. Il faut que les nouveaux gourous de la religion technologique gardent une certaine classe."

Laurent Alexandre a abandonné une brillante carrière d'urologue afin de projeter l'humanité dans le futur, avec ses amis de la Silicone Valley (la Vallée des Seins Refaits, en français):

"Plus que tout, je déteste les écolo-gauchos. Je les appelles les khmers-verts. ça nous fait bien marrer avec Elon [Musk toujours, NDLR]. Il veulent nous imposer la sobriété heureuse, et préfèrent partager les ressources plutôt que les cramer. Je vois pas bien où se situe le fun. Je trouve que vouloir simplement nourrir l'humanité ou abolir l’exploitation humaine et animale, c'est manquer d'ambition pour l'humanité. Si il faut réduire la majorité de l'humanité en esclavage pour pouvoir permettre à mes potes et moi de devenir immortels, je trouve ça plutôt cool. En plus ils ont l'air d'être consentants : y'a qu'à voir le succès des plateformes d'esclavage numérique. Je pense qu'ils sont prêts. Ça doit être un instinct darwiniste : ils reconnaissent en nous l'élite et sont prêt à se sacrifier"

Mais Alexandre (ou Laurent ? C'est quoi son prénom ?) garde une blessure profonde, et une forme de revanche sur la vie.
"Au début, je voulais écrire des trucs scientifiques pour des journaux prestigieux. Et puis j'ai appris qu'ils y avait des gens pour nous relire, et que ça devait se baser sur des formules, des trucs bien relous. Du coup, je préfère écrire pour le Figaro, ils sont moins regardant, niveau véracité scientifique. Et puis je cause sur des sujets auxquels personne ne bite rien :comme l'IA, l'énergie, ou le futur à +10.000 ans. C'est un peu le business modèle de Nostradamus : je raconte tellement de conneries que certaines vont finir par coller.
Mais bon, en vrai, la science ça me gonfle en peu. Je crois pas trop aux trucs d'entropie ou de gravité là : ça ressemble beaucoup à des concepts fumeux inventés par des scientifiques de gauche pour brider des ultra-entrepreneurs."

Alexandre Laurent nous confie enfin son projet, tenu encore secret, pour injecter sa conscience dans un super ordinateur et lui permettre ainsi d'être immortel :
"Les premiers essais étaient assez concluants, et puis les chercheurs ont essayé de simuler mon ego : la machine s'est mis à consommer l'équivalent de l'Alabama. J'ai pas les encore les moyens de me payer ça. Mais je suis en train de négocier un contrat d'exclu de 150.000 ans avec le Figaro : ça devrait pouvoir payer une partie des frais."

R.J.