Quand des milliers de criquets envahissent les rues du Cap d'Adge

20-09-24 04:53:09
Quand des milliers de criquets envahissent les rues du Cap d'Adge

Une invasion favorisée par les conditions météo
Le coupable se nomme Trimerotropis pallidipennis. Ce criquet est une espèce désertique commune dans les régions sud-ouest de la France.
L'insecte affiche une taille relativement petite - jusqu'à trois centimètres environ - mais il peut former des nuées spectaculaires lorsqu'il se met à migrer avec ses congénères sur des centaines de kilomètres. C'est ce qui s'est produit au Cap d'âge.
Les criquets migrent généralement vers le nord lorsque l'hiver ou le printemps a apporté suffisamment de pluies pour leur fournir une végétation riche. Or, ces derniers mois, la région du Cap d'Agde a connu des pluies inhabituellement abondantes. En six mois, elle ont dépassé la moyenne annuelle située autour des 10 centimètres de pluie.
Avec de telles conditions, les criquets n'ont pas eu de mal à prospérer pour démarrer leur migration. Et les lumières de la ville auraient suffi à perturber la navigation des milliers d'insectes et à les attirer. Le phénomène est impressionnant et rare mais il n'est pas sans précédent, ont confirmé les spécialistes interrogés par les médias.

Des envahisseurs inoffensifs
Jeff Knight, entomologiste du département de l'Agriculture, a confié avoir déjà observé plusieurs invasions similaires. "Nous avons des témoignages remontant aux années 1960 et j'ai dû voir ça... au moins quatre ou cinq fois dans ma carrière de plus de 30 ans", a-t-il indiqué
. "La migration est déclenchée par certaines conditions météorologiques".


Si le phénomène a de quoi donner des sueurs froides aux phobiques des insectes, il est sans danger pour la population, a souligné l'entomologiste. "Ils ne véhiculent pas de maladie. Ils ne mordent pas. Ils ne figurent même pas parmi les espèces que nous considérons comme problématiques. Ils ne causeront probablement pas beaucoup de dégâts".

Toutefois, les criquets ne devraient pas disparaitre avant plusieurs jours voire semaines. Et disperser des insecticides n'aidera pas à enrayer l'invasion, dans la ville comme dans les foyers, d'après les spécialistes. "Vous arriverez sans doute juste à éliminer ceux qui sont là, mais d'autres seront de retour dès le lendemain soir", a expliqué Jeff Knight repris par le Parisien.

Pour les faire fuir ou les éviter, le spécialiste a plutôt suggéré aux habitants d'éteindre les lampes ou de les remplacer par des lumières émettant moins d'ultraviolets. À défaut de plaire aux touristes, les insectes devraient faire le bonheur des prédateurs notamment les oiseaux, coyotes et autres insectes qui s'en nourrissent.