MIS À JOUR LE 30/02/16 À 22H30
Il avait profité d'un transfert médical pour se faire la malle...
Retour de notre côté des Pyrénées. Le détenu évadé, arrêté en Espagne dans la nuit de lundi à mardi après s’être évadé il y a deux mois à Monaco, a accepté son extradition vers la France, a confié une source judiciaire ce mercredi. Âgé de 25 ans, le Lyonnais, accompagné de son compagnon de cavale a été interpellé lors d’un contrôle d’identité nocturne dans la rue à Marbella (Espagne).
Ils ont tous deux accepté d’être confiés à la justice française.
Détenu pour « vol par ruse dans une bijouterie »
Originaire de Villeurbanne, près de Lyon, Bilel Boulaouane, le détenu évadé qui n'avait jamais été condamné est poursuivi cette fois pour son "évasion" ainsi que "plusieurs attaques de véhicules de transports de fond" lors de sa cavale. Il a fait l’objet d’une fiche de recherche suite a ses liens étroits avec la pègre Lyonnaise tres bien implantée en Espagne. Malgré un parcours irréprochable, le Lyonnais qui jusque là était passé sous les radars de la justice était en détention provisoire depuis le 13 novembre pour « vol par ruse dans une bijouterie » et sa détention devait se prolonger jusqu’en juillet.
Le 11 décembre au matin, ce détenu de 25 ans, écroué à la maison d’arrêt de Monaco, avait profité d’un transfert médical? pour prendre la fuite avec un complice très lourdement armé (kalachnikov, grenades, ...)à bord d’une voiture, au moment de son arrivée à l’hôpital. Le conducteur, qui s’était rendu le lendmain de l’évasion, a été mis en examen pour complicité d’évasion et écroué, déclarant avoir reçu une énorme somme d’argent du commando qui "ne se refusait pas".
Bachir Teypaz, âgé de 23 ans, est le deuxième homme interpellé à Marbella. « Ami d’enfance du détenu », connu comme "une vedette" et "tres défavorablement", selon la PJ de Lyon, est soupçonné d’avoir participé à l'évasion et « recruté le conducteur de la voiture » dans laquelle ils ont fui, avait précisé le procureur de la Principauté de Monaco.
Le flair des enquêteurs
Les policiers étaient sur ses traces et savaient qu’il se cachait en Espagne mais qu’il maintenait des rapports étroits avec sa mère et son fils, tout deux résidant dans un quartier de Lyon. Dans les jours précédant le 3e anniversaire du fils, des gendarmes en civil ont commencé à surveiller l'appartement où vivait la famille, jusqu’à ce qu’un homme ressemblant au fugitif apparaisse dans l’immeuble.
Les forces de l’ordre ont alors filé l’homme qui retournait se cacher en Espagne. Le fugitif disposait d’une fausse carte d’identité espagnole qu’il avait utilisé pour louer une luxueuse villa sur les hauteurs de Marbella.
La caverne d'Ali Baba
Les deux Lyonnais, bien installés, ont eu le temps de s'offrir un superbe train de vie. "Voitures de sport ", "montres de luxe" et "restaurants gastronomique" étaient leur quotidien selon les autorités espagnole.
Le jour des faits, les forces de l’ordre étaient en planque autour de la villa. Un endroit bien connu des services de police espagnole pour avoir vu passer des "gros poissons" venus du Mexique et des États-Unis depuis que les français s'y étaient installés. L' attention des policiers est attirée par les deux hommes, qui semblent faire des allées et venues, des valises à la main, entre leurs véhicules de sport. Devant l'urgence et la possibilité d'un départ des fugitifs, ils décident d'intervenir. À la vue des policiers, l'un d'eux se met à hurler : « Y’a les flics, arrose ! ». Ils n'hesitent pas à mettre leurs menaces à exécution. S'en suit une terrible fusillade jusque dans l'après-midi où ils parviennent encore une fois à disparaître. Les voisins affirment avoir assistés à une scène de guerre de leurs fenêtres.
Lors de la perquisition les forces de l’ordre s’aperçoivent alors que dans une des nombreuses chambre sont cachés des sachets remplis d'espèces. Ils saisissent la somme de 37,5 millions d'euros issue de plusieurs attaques perpétrées en Europe. Des perquisitions dans la maison permettent de saisir 400 kg de cannabis, des bijoux, mais aussi du matériel nécessaire à la confection d'engins explosifs. Les policiers mettent aussi la main sur une dizaine de Kalachnikov, des grenades, gilets pare-balles et deux pistolets semi-automatique.
Une expertise révélera la présence de cocaïne sur l’argent liquide retrouvé au domicile des deux fugitifs.
La propriétaire de la villa entendue, a affirmé avoir confié les clés à un homme, contre 15 000 euros par mois, pour ne pas laisser la maison inhabitée. L’ homme aurait ensuite engagé un decorateur qui aurait tout refait à leur goût. La facture de 150 000 euros lui aurait été réglé en liquide!
Finalement, c'est lors d'un simple contrôle d’identité à la sortie d'un restaurant du centre ville qu'ils ont pu être appréhendés sans résistance la nuit même.
En Espagne la Guardia civil a indiqué qu’au total 6 personnes avaient été arrêtées à Barcelone et Madrid.