Un groupe de scientifique a avancé de 2 minutes l'horloge symbolique qui matérialise le risque d'extinction que court l'humanité.
SYMBOLIQUE. Son nom semble tout droit sorti d'un blockbuster américain. La "Doomsday Clock" est, comme cela l'indique, une horloge qui estime l'imminence de la fin de l'humanité sur Terre. Chaque année, son "heure" symbolique est révisée (avancée, reculée ou maintenue comme telle) par un panel de scientifiques qui se base sur les efforts consentis durant l'année écoulée par les différents pays pour réduire l'arsenal nucléaire mondial, et pour lutter contre le réchauffement climatique ainsi que les risques technologiques.
Le 19 janvier 2015, les chercheurs de l'Université de Chicago ("inventeurs" historiques de cette horloge depuis 1945) et leur panel d'experts comprenant 17 prix Nobels, ont pris la décision d'avancer de deux minutes cette horloge qui indique donc 23 H 57 pour l'année 2015. Minuit y indique symboliquement la fin du monde.
La probabilité d'une catastrophe globale est très élevée
"En 2015, le changement climatique incontrôlé, la modernisation globale des armes nucléaires ainsi que l'émergence de nouveaux arsenaux représentent des menaces extraordinaires et indéniables à la pérennité de l'humanité. Les dirigeants ont échoué à prendre les mesures adéquates et avec la célérité suffisante pour protéger les citoyens d'une catastrophe potentielle. Ces échecs politiques mettent en danger chacun de nous sur Terre", ont asséné les responsable de ce bulletin atomique. Sont pointés du doigt les États-Unis qui ont poursuivi leur programme de déploiement de missiles et anti-missiles balistiques, ainsi que la Russie qui, comme son rival, est accusée de tenter de saper les traités existants sur la non prolifération des armes nucléaires. Les deux pays sont taxés de travailler "massivement" à moderniser leurs arsenaux. Le tout dans un contexte tendu de glaciation des relations, du fait notamment de la crise ukrainienne. "La probabilité d'une catastrophe globale est très élevée à moins que des actions rapides ne soient mises en œuvre" avertit le bulletin.
RESSOURCES FOSSILES. Et côté climat aussi, l'avenir paraît sombre. "2014 a été l'année la plus chaude depuis 134 ans", rappellent les scientifiques qui implorent les gouvernements de prendre des mesures d'urgence et d'envergure pour réduire l'émission de gaz à effet de serre pendant qu'il est encore temps. Ce qui ne semble pas être toutefois la priorité première...