Un joueur de djembé retrouvé mort dans un camping

14-11-24 06:32:19
Un joueur de djembé retrouvé mort dans un camping

Réputé pour son ambiance conviviale et bon-enfant, c'est finalement un véritable drame qui s'est joué ce week-end dans un petit festival - du moins son camping - du Nord de la France.

Alors qu'il semblait apprécié de tous pour ses talents de percussionniste, Jean-Denis, jeune chômeur de 25 ans, a en effet été retrouvé mort, la tête plantée sur son djembé fétiche à l'aide d'une sardine. Ses amis témoignent : "On avait joué de la gratte toute la nuit de vendredi à samedi, et il nous accompagnait. Il faisait des tas de trucs cool en plus, les meufs kiffaient grave. On sait pas qui aurait pu lui en vouloir..." Troublant.

Selon la sécurité, c'est certainement sa passion pour les "petits morceaux de chansons baragouinés dans un anglais approximatif" qui aurait précipité sa perte. Christian, agent de sécurité, précise d'ailleurs que "les instruments de musique étaient interdits" afin de préserver la tranquillité des campeurs, mais que "celui-là qui veut vraiment passer un tambourin, il y arrivera toujours". Les fouilles étaient pourtant minutieuses : couteaux, canettes, bocaux de cornichons, maillets pour monter les tentes, rien ne passe. Et pourtant, c'est justement un de ces petits marteaux qui aura certainement permis au mystérieux assassin de planter la sardine du salut.

La tension est palpable dans le camping de l'horreur. Cynthia ne masque pas son inquiétude : "On allait se réunir pour jouer encore une fois tout notre registre* mais comme J-D ne venait pas, on a été voir dans sa tente s'il n'était pas tout simplement sous ecstasy. C'est là qu'on a découvert le corps...". "Des gens se plaignaient, on peut pas dire. On rameutait toutes les filles du camping avec nos chansons, ça faisait des jaloux" ajoute Louis, jeune homme aux cheveux blonds et à l'haleine de rosé.

Ses parents, tous deux médecins, nous parlent d'un jeune homme "tourmenté par tout ce qu'il se passe dans le monde". Sa mère nous raconte son enfance : "Petit, il crachait sa soupe et passait des journées entières à parler à des plantes. Au début, on le croyait autiste, puis on a compris qu'il était tout simplement un jeune rasta en devenir." Très vite, la descente aux enfers s'amorce. "Il a complétement raté sa scolarité jusqu'à obtenir un bac L. Là, il fallait se rendre à l'évidence : jamais il ne reviendrait sur le droit chemin. Il a quitté la maison quand il a appris que sa mère et moi nous aimions, et que jamais nous ne divorcerions." précise son père, les larmes aux yeux. Il était au chômage depuis quelques années, travaillant occasionnellement dans la restauration rapide.

La police n'a - pour le moment - aucun suspect, même si certains festivaliers ne cachent pas leur soulagement : "C'est bien fait pour sa gueule, c'était vraiment de la merde de toute façon. Il a bien fait chier tout le monde ce con." conclut Quentin.

*NDLR : vraisemblablement une suite de refrains hyper-connus, avec les mêmes accords à chaque fois, de Nirvana à Maé en passant par Brassens - beaucoup moins apprécié parce qu'on comprend ce qu'il dit -, le tout entrecoupé de longs silences pesants ponctués de "Bon, on fait quoi ?" et de goulées de bière.