Une patiente a donné naissance à un bébé à deux têtes, jeudi dernier à la maternité de l’hôpital de Montbéliard, une ville située dans le Doubs en Franche-Comté. D’après les médecins, il ne s’agit pas de sœurs siamoises mais de jumelles fusionnées.
Sorti du ventre de sa mère par césarienne, le bébé pesait alors 4 kilogrammes et mesurait 51 centimètres. Sur les photos publiées dans la presse locale, on voit que la petite fille est normalement constituée jusqu’aux épaules. Elle a deux bras, deux jambes, un sexe. Sa cage thoracique est légèrement plus importante que la normale… mais elle possède deux têtes. Donc quatre yeux, deux nez, deux cerveaux etc.
Les parents ont découvert la malformation de leur enfant deux jours avant l’accouchement. Lors des précédentes échographies, le nourrisson était de profil. Le personnel médical n’a ainsi pas détecté la présence des deux têtes. Et deux jours avant l’accouchement, il était impossible d’interrompre la grossesse sans mettre en danger la vie de la mère.
L’avis des professionnels :
Sur place, les chirurgiens refusent de l’opérer. La séparation, courante chez les siamois qui possèdent chacun leurs corps et leurs organes, s’avère impossible. Les risques sont trop élevés. Des questions éthiques viennent aussi s’immiscer dans le débat: s’agit-il d’un ou de deux enfants ? Les médecins doivent-ils couper l’une des têtes pour assurer la survie du nourrisson ? «Quand on est confronté à des enfants de type siamois, il arrive qu'il y ait un tel déséquilibre entre les deux enfants, que l'un est délibérément sacrifié car il aura des séquelles très importantes. Là on se retrouve un peu dans cette situation-là, car on a d'un côté un enfant apparemment complet et de l'autre un enfant qui est très partiel», indique le professeur Revillon, spécialiste français de la chirurgie chez les enfants siamois, sur Europe 1. C’est lui qui avait supervisé la séparation en 2009 de deux frères siamois originaires de Madagascar, à l’hôpital Necker-Enfants Malades de Paris.
Les médecins sont eux aussi pessimistes quant à la survie des petites filles. «C’est difficile de dire si elles vont survivre, mais nous allons tout faire pour les garder en vie», a expliqué le docteur Borela, au journal Le pays.