C’est une fin de semaine qui s’est transformée en drame. Vendredi, aux alentours de 16h30, le responsable ressources humaines de la société d'expertise-comptable Exponins a commis l'irréparable : une erreur son habituel email hebdomadaire. Récit.
La routine
C'était une semaine tout à fait ordinaire pour Ronald C. Comme à son habitude, ce responsable RH de 35 ans préparait depuis le début de la semaine l'email hebdomadaire permettant d’annoncer les nouvelles recrues au sein d'Exponins. Fort d'une grande expérience dans le domaine, comptabilisant plus de 300 emails à son actif, il tente de s’expliquer : « Quand on m’a recruté en janvier 2013, les associés d’Exponins m’avaient prévenu des grandes responsabilités qui m’incombaient. Je savais que ça allait être dur mais je suis un challenger, j’aime relever les défis. Je pensais pouvoir y arriver… ». En effet, la rédaction d’un email de ce type, comptant en moyenne 400 caractères, peut prendre jusqu’à 45 heures de travail intensif pour ce responsable.
Une erreur de site
C’est sur les coups de 16h25, heure du gouter pour notre responsable RH que l’envoi d’un simple mail s’est transformé en un après-midi funeste : une erreur sur le lieu d’intégration de Laetitia T, nouvelle chef de mission, au Pôle International qui sera à Chatou et non à Cergy comme écris initialement.
Tout de suite, notre spécialiste s’est rendu compte de son erreur et a essayé d’annuler cet envoi. Fort de ses compétences informatiques, il contraint l’ordinateur à commettre « une erreur fatale » qui lui vaudra un appel à l’équipe informatique « non disponible pour le moment » étant « actuellement surchargé » (cf http://www.slate.fr/story/106719/travail-debordes)
Il tentera de réparer son erreur dans un mail « ERRATUM » mais rien y fera, le mal était déjà fait.
Un sur-allégement du travail ?
« J’ai écrit mon mail de façon mécanique, sans réfléchir, sans vérifier mes informations…Je ne sais pas ce qu’il s’est passé…Je n’ai pourtant que ça à faire de ma semaine » déclare Monsieur C. tout en jouant au « jeuplusdurdumonde » sur son ordinateur. Cela relance le débat sur la question : « La diminution du nombre de tâches est-elle corrélée à une amélioration de la qualité du travail ? ».
En tout cas, c’est une incompréhension que partagent ses « collègues » du pôle audit : « Personne ne comprend ce qu’il fait véritablement mais, embauché en quart temps, c’est difficile pour lui tout concilier » déclare Cyril V qui se fait chuchoter par son supérieur qu’il est à plein temps.
De leur côté, les associés n’ont pas voulu répondre à nos questions prétextant ne pas connaître cet individu qui selon eux ne ferait pas parti du groupe Exponins : « Si on avait un responsable RH, ça se serait » déclare Nathalie L. en courant.